DAVID RACHLINE ET SON PREMIER ADJOINT: UNE RUPTURE DE "CONFIANCE"
PAR LIONEL PAOLI le 19/12/2019, à 07h05
« De 2014 à 2017, lorsque David Rachline était sénateur, [Richard Sert] a été le véritable maire de Fréjus », décrypte le patron varois de DLF. Photo archive Dylan Meiffret
Estimant que « les conditions de confiance » ne sont plus réunies, le maire de Fréjus a retiré à Richard Sert toutes ses délégations. Ce dernier va-t-il présenter une liste en mars ? Le secrétaire départemental de Debout la France (DLF) l'encourage à le faire.
En politique comme dans la vie, on ne vit qu’une fois. Mais on peut être remercié deux fois – dans le double sens du terme. David Rachline a ainsi congédié son premier adjoint, mercredi après-midi, en lui retirant toutes ses délégations (1).
La raison invoquée ne souffre aucune ambiguïté : « Les conditions de confiance nécessaire à l’exercice de ces délégations [ne sont] plus réunies. »
Le maire de la cité romaine a cependant tenu « à remercier Richard Sert du travail [...] effectué auprès de lui depuis 2014, au service de Fréjus et des Fréjusiens. »
« Cette décision a été prise d’un commun accord », précise le communiqué de la Ville.
Le premier édile refuse d’en dire davantage. L’intéressé lui-même ne souhaite pas faire « de commentaire » sur sa « démission ». Ni sur le choix de ce dernier terme, qui induit un retrait volontaire de sa part et non un départ imposé par sa hiérarchie.
"TOUT LE MONDE SAVAIT QU’IL EN AVAIT ASSEZ"
Selon un ancien proche de Rachline, cela faisait plusieurs mois que le bras droit du maire songeait à quitter le navire. « La seule question qui se posait, c’était quand", sourit cet initié. "Tout le monde savait que Richard en avait assez et qu’il ne souhaitait pas repartir pour un second mandat. »
Pour cet observateur, le fait que la rupture intervienne moins de deux mois après celle de l’ancienne adjointe Brigitte Auloy n’est pas anodin. « Le texte qu’elle voulait lire devant le conseil municipal, et que David ne lui a pas permis de prononcer, traduit sans doute la pensée de Sert (2) », glisse-t-il comme une évidence.
Avec une question à la clé : quel est le sens du forfait du premier adjoint à trois mois des élections ? Sont-ce les prémices de sa propre déclaration de candidature ?
POUR DLF, RICHARD SERT SERAIT "LE CANDIDAT IDOINE"
« Je le souhaite", répond sans hésiter Philippe Bonnet, secrétaire départemental de Debout la France (DLF). "S’il se présente, il aura notre soutien, c’est certain ! »
Mais le responsable varois du parti de Nicolas Dupont-Aignan temporise : « A ce jour, rien n’est fait. J’ai rencontré Richard à l’automne ; il était encore dans une phase de réflexion. Il m’a dit qu’il n’excluait pas de conduire une liste aux municipales, tout en précisant qu’il n’était pas prêt. »
Pour Philippe Bonnet, Sert serait le « candidat idoine ».
« Il connaît tous les dossiers", argumente-t-il. "De 2014 à 2017, lorsque Rachline était sénateur, il a été le véritable maire de Fréjus. S’il décidait de se présenter, de nombreux élus de la majorité actuelle seraient prêts à le suivre. »
Le départ de Richard Sert intervient peu de temps après celui de trois personnalités frontistes : Williams Aureille, ancien N°3 de la municipalité, Joël Pasquette, ex-leader du FN à Roquebrune, et Brigitte Auloy.
« C’est peut-être le tournant de la campagne", conclut le patron de DLF. "L’événement “imprévu” qui peut tout faire basculer. »
1. Richard Sert était en charge du budget, des finances, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, du patrimoine communal, du patrimoine culturel et historique, et des risques majeurs.
2. La conseillère a quitté la majorité RN est fustigeant le « mépris » et les « errements » du maire accusé de ne « pas s’intéresser » aux problématiques des Fréjusiens (notre édition du 28 novembre).