LaRem craint la victoire du RN dans une centaine de mairies
PARIS (Reuters) - La République en marche (LaRem) met au point une stratégie visant à contrer le Rassemblement national, que le parti présidentiel estime en mesure de remporter une centaine de mairies aux élections municipales de mars 2020.
La République en marche (LaRem) met au point une stratégie visant à contrer le Rassemblement national, que le parti présidentiel estime en mesure de remporter une centaine de mairies aux élections municipales de mars 2020. /Photo d'archives/REUTERS/Emmanuel Foudrot
Selon un responsable du parti, confirmant des informations du journal Le Monde, le camp de Marine Le Pen peut espérer ravir des communes dans des départements comme l’Hérault, le Nord et la Moselle, et LaRem fera des choix en conséquence.
“Il y a un grand risque dans les régions Nord, Est, Provence-Alpes-Côte d’Azur, ça va être dur donc il faut que le parti ait une logique de responsabilité : désistons-nous si dès le premier tour il y a un risque Front national”, a-t-il dit vendredi à Reuters, sous couvert d’anonymat.
“Et puis au deuxième tour il faudra être très clairs, on va y travailler dès janvier : dans les 150 villes où il y a un vrai risque, il ne faut plus tergiverser”.
Interrogé par Reuters, le parti dirigé par Stanislas Guerini n’a pas fait de commentaire officiel à ce sujet.
Après les élections municipales de 2014, le Front national, devenu Rassemblement national (RN), avait pris la tête de 11 mairies, principalement dans le sud de la France.
Emmanuel Macron a clairement désigné le RN, qui avait accédé avec lui au second tour de l’élection présidentielle en 2017, comme son adversaire en vue des prochaines échéances.
Un duel qui inquiète les partis traditionnels comme le Parti socialiste et Les Républicains, et des personnalités comme le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand, potentiel candidat à la course à l’Elysée de 2022, tout comme la présidente du RN, Marine Le Pen.
Forte de 300 députés et d’environ 2.000 élus locaux, LaRem compte sur les élections municipales pour renforcer son maillage territorial, en attendant les scrutins départemental et régional de 2021.
“On ne réussira les scrutins intermédiaires que si on a une carte politique lisible pour les Français”, note le responsable de LaRem. “La question qui se posera au lendemain des municipales sera de savoir si Emmanuel Macron est affaibli, pas seulement celle d’une victoire ou non de LaRem.”
Interrogé jeudi sur les difficultés de son camp à s’organiser, Emmanuel Macron a plaidé l’indulgence envers son jeune parti, né en avril 2016 pour le porter au pouvoir.
“Laissez grandir cette force politique avec ses caractéristiques, ses spécificités, son énergie, parfois ses erreurs. Il faut avoir un peu de patience, un peu d’indulgence, c’est normal”, a dit le président à la chaîne de télévision Réunion la 1ère.
Elizabeth Pineau et Michel Rose, édité par Sophie Louet