valeursactuelles.com / Mardi 19 novembre 2019 à 18:40
Emmanuel Macron. Photo © Ian Langsdon/AP/SIPA
Le gouvernement s’était déjà positionné sur le sujet fin octobre, faisant valoir le fait que dans le contexte actuel, aucune liste communautariste ne se présenterait a priori en tant que telle.
Invité à s’exprimer devant le Congrès des maires de France ce mardi 19 novembre, Emmanuel Macron était attendu au tournant, notamment en ce qui concerne le communautarisme et les listes communautaires en vue des élections municipales, sujet de préoccupation des édiles, rapporte BFMTV.
« Coucou, nous sommes communautaristes »
« Le sujet des listes communautaires est venu. Je suis pragmatique et ouvert aux propositions à condition qu’elles soient efficaces », a lancé Emmanuel Macron à l’assemblée de maires. Mais le chef de l’État a en fait déjà tranché : « Comment définirait-on les listes communautaires ? La vie politique est ainsi faite que les choses peuvent changer. […] Il ne s’agit pas de proclamer l’interdiction pour régler ce problème », a-t-il indiqué.
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Une rhétorique proche de celle utilisée fin octobre par le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, pour expliquer le refus gouvernemental d’une telle mesure. « Ces listes ne se baladent pas avec une étiquette 'Coucou, nous sommes communautaristes' », avait-il fait valoir, se prononçant en faveur d’un scrutin « à la loyale ».
Emmanuel Macron se prononce contre l'interdiction des listes communautaires : «Ce qui compte c'est de faire tomber les masques de ceux qui combattent la devise inscrite sur les frontons des mairies qu'ils convoitent» pic.twitter.com/Z6GZyGeIRD
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— CNEWS (@CNEWS) November 19, 2019
L’inverse serait « une erreur historique »
L’argument avancé par le chef de l’État est le même. « Qui peut penser que de telles listes se présenteraient à visage découvert, avec clarté ? Ceux qui développent un projet communautariste, d’islam politique, très souvent se cachent, se dissimulent. Ce qui compte, c'est le combat politique en actes, c’est donc l’intransigeance républicaine. Ce qui compte c’est de faire tomber les masques de ceux qui défient la devise inscrite aux frontons des mairies qu’ils convoitent », a-t-il martelé, appelant les élus à « compter sur [lui] » pour mener ce combat.
@EmmanuelMacron refuse d’interdire les listes communautaires. C’est un renoncement de plus. La République doit poser des limites. Avec ce raisonnement on ne dissoudrait pas les mouvements anti républicains. « L’immobilisme est en marche, rien ne l’arrêtera! »
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) November 19, 2019
C’est pour lutter contre ce « projet de séparation d’avec la République », qui mène à des « horaires réservés pour les femmes dans les piscines », par exemple, qu’Emmanuel Macron a annoncé l’entrée en vigueur « dans les prochaines semaines » d’« instructions nouvelles du ministre de l’Intérieur » transmises aux préfets. Il insiste toutefois sur l’importance de ne pas « mettre front à front une société française face à l’autre », ce qui constituerait selon lui « une erreur historique ».